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Etats des lieux en NBA à Noël 2007: le règne des Celtics

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Cette photographie symbolise bien la première partie de la saison de NBA 2007-2008: le règne des vieux briscards, déjà titrés ou bien en quête d'une consécration qui viendrait couronner des carrières souvent brillantes mais encore vierges de palmarès (Kevin Garnett, Ray Allen...). Et le relatif piétinement d'une génération qui avait déjà percé sur les plans statistique, technique, tactique - Carmelo Anthony, LeBron James, Dwyane Wade -, et peine parfois à apposer sur l'époque son empreinte de façon définitive. Si LeBron semble avoir atteint dans le jeu une forme de plénitude qui sera un jour invincible, il demeure trop mal entouré pour devenir "jordanesque". Carmelo Anthony est en passe de laisser le leadership provisoire des Nuggets à un Allen Iverson que l'on croyait déclinant, et qui se replace comme l'un des meilleurs scoreurs et passeurs de la grande Ligue. D-Wade revient, lui, de blessure, dans une équipe moribonde où un Shaquille O'Neal sous-utilisé par Riley se prépare une fin de carrière quelque peu monotone.

C'est donc le Big Three de Boston - Ray Allen, Kevin Garnett et Paul Pierce - et celui de San Antonio - Tim Duncan, encore plus de 30 points et 18 rebonds cette nuit dans un match que les Spurs ont outrageusement dominé, donnant lieu à des phases d'attaque en système exécutées à la perfection et réellement fascinantes de fluidité collective, Tony Parker et Emmanuel Ginobili, qui donnent le ton en tête de chaque Conférence. Pour le plus grand plaisir des amateurs de tactique et d'harmonie collective. 

 Je n'ai jamais caché que mon joueur préféré était ce shooteur, doté de l'un des plus (le plus) beaux gestes de tir au monde. je m'apprêtais à le voir partir tranquillement, comme tant de ces joueurs de NBA qui ont marqué leur époque en solistes géniaux, en leaders, imposant parfois une gestuelle, une esthétique de jeu à l'ensemble de la NBA, sans pourtant jamais se voir récompensés par le titre suprême. La constitution du Big Green Three changera peut-être le destin de Ray Allen, et celui de l'un des meilleurs N°4 de l'histoire: Kevin Garnett. Pour l'instant, un bilan de 20 victoires pour 3 défaites permet de nourrir de grands espoirs pour les play-offs, pour peu que les hommes de complément progressent et que le Big Three n'arrive pas usé physiquement à l'orée des play-offs.

 2007-2008 voit aussi l'explosion d'un joueur aux qualités physiques hors du commun, désormais meilleurs rebondeur de la NBA, avec plus de 15 prises par rencontre: Dwight Howard. L'analogie de parcours avec celui qui fut le pivot le plus dominant de l'Histoire, Big Shaquille "Daddy" O'Neal, est frappante: même club de départ, Orlando, même domination physique (quoique selon des arguments différents: si O'Neal a toujours dominé par sa force physique, Howard se signale plutôt par son explosivité), mêmes mains tremblantes aux lancers-francs...

 En fait de pivots dominants, sans doute doit-on continuer à saluer, tout en affectant notre admiration d'un bémol, la carrière d'un Yao Ming, doté, lui, de la technique de basket la plus fluide et parmi les plus abouties à son poste, tout en regrettant que ces qualités, alliées à sa taille (2m27...) n'aient toujours pas conduit les Rockets, malgré le dévouement altruiste de Tracy McGrady, formidable lieutenant, et ex-scoring machine qui attint en soliste les sommets des classements individuels à Orlando avant de constater que cela ne le mènerait nulle part...

Cette première partie de saison laisse en tout cas rêveur: sans doute assistons-nous à trois phénomènes principaux:

- la fin de la génération des grands solistes des années 1990-2000. Désormais, Kobe Bryant, Tracy McGrady, Allen Iverson, jadis individualistes forcenés, et qui se sentiront bientôt vieillissants, nourrissent l'ambition de jouer en équipe et de permettre l'épanouissement de joueurs arrivés plus récemment dans la Ligue.

- l'ascension, freinée sans être radicalement contrariée, d'une nouvelle génération de joueurs "totaux", scoreurs, passeurs, rebondeurs: LeBron James, Dwyane Wade, Carmelo Anthony, Chris Paul, Deron Williams, Carlos Boozer, Dwight Howard.

- la domination de joueurs de fin de génération, qui font clairement le choix du collectif, et d'un jeu tactique posé se rapprochant d'une philosophie de jeu "européenne". Cette domination s'exprime clairement par la domination des Celtics (trio magique qui sait n'avoir que deux ans au maximum d'espérance de vie) et des Spurs de San Antonio, qui, dans ces choix-là, firent sans doute figure de visionnaires à la fin des années 1990, le jour même où ils comprirent qu'il leur suffisait, pour marquer l'histoire, de construire une équipe disciplinée et dotée de spécialistes autour de Monsieur Tim Duncan.


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