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Coup de coeur des playoffs NBA 2008: Chris Paul

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Ce début de playoffs 2008 de NBA s'avère particulièrement excitant. LeBron James est étincelant, les Lakers campent finalement, suite à l'intégration réussie de Pau Gasol dans l'équipe de la cité des Anges, un candidat sérieux à la finale de Conférence. San Antonio me paraissait affaibli, le Big Three s'est empressé d'infirmer cette impression, quittant la maison après avoir déjà gagné deux matches dans la série qui l'oppose aux Suns. Ni Kidd à Dallas, ni O'Neal à Phoenix ne paraissent avoir transcendé leur équipe, quand bien même la progression du Big Cactus est redevenue tout à fait substantielle.

Mais aussi et surtout: si l'on excepte Deron Williams, formidable leader des Utah Jazz, puissan, adroit et inspiré, il faut bien dire que le nouveau joyau des meneurs mondiaux est sans conteste Chris Paul.

Un bon observateur du basket français m'avait annoncé, à l'automne, que bientôt Chris Paul dépasserait Tony Parker dont il se voulait l'ami et l'admirateur. Force est de constater qu'un tel pronostic s'est vu largement confirmé, voire dépassé.

Certes, Parker joue sous contrôle à San Antonio, et la production de statistiques (notamment à la passe décisive, dont Parker n'est pas un pourvoyeur aussi conséquent que Paul ou Nash) n'est pas une fin en soi. Il reste néanmoins que Paul, doté à la base, par le travail, d'un shoot à mi-distance moins douteux que celui de Parket, maîtrise désormais, en outre, le fameux tear-drop remis au goût du jour par Navarro en Europe ( la "bomba"!) et par TP aux USA. Même vitesse, même lucidité d'exécution sous le panier: Paul a déjà tout l'arsenal technique de Parker.  

 

                 

 L'âge impressionne. Le bougre est né le 6 mai 1985. Il a mon âge: 22 ans, bientôt 23. Et il est le patron d'une fière armada qui lui obéit au doigt et à l'oeil, obéissance qu'il s'est acquise par la justesse de son jeu et la générosité de ses passes. Cette nuit encore, il me semble que le pivot Tyson Chandler, excellent au demeurant, n'a marqué que sur passe de Chris Paul, en alley-oop, ses 4 paniers. Chandler, donc, au pivot.

Peterson en arrière chevronné, capable d'apporter un peu de scoring.

Stojakovic, sniper ultime, revenu à son meilleur niveau à 3 points (44% en saison régulière, ce qui en fait, sur le volume shooté, un joueur extrêmement rentable).

Et David West, numéro 4 dont le shoot dans le périmètre est une merveille de régularité.

 L'ensemble est beau à voir jouer, sympathique au regard, prolifique, enthousiaste. La maîtrise de Byron Scott, qui avait déjà coaché une équipe à fort meneur - en la personne de... Jason Kidd, à l'époque aux Nets, que Scott est en train de détruire à petit feu depuis le début de la série contre Dallas! -, n'y est pas pour rien.

          

Mais surtout, c'est la vista de Chris Paul qui impressionne. Ce qui en est quantifiable: sur deux matches de play-offs: 33,5 points de moyenne, 64% d'adresse (malgré un fanny à 3 points pour le moment!), 4 rebonds, 13,5 passes décisives, 3,5 interceptions, et seulement 2 balles perdues... Evaluation: 44 de moyenne. Deux cafés et l'addition, s'il vous plaît.

Ce qui en est qualifiable: une rapidité de dribble, une assurance dans le travail de feintes, de prises d'appui, de sélection générale de l'orientation du jeu, de réactivité nourrie par une lecture du jeu parfaite et une belle osmose avec ses lieutenants. L'homme est élégant, alerte, malin, dominant. A l'opposé de ses expressions souvent tristes, concentrées. Une sorte de mini Tim Duncan, si l'on veut.

Cette nuit, j'ai donc exulté en voyant le déluge de points qui s'abattaient sur la maigrelette défense des Mavericks. Jason Kidd n'a jamais été un grand défenseur. Mais quand cela s'ajoute à un adversaire inarrêtable, à de mauvais choix défensifs - le choix de la prise à deux systématique loin du panier, notamment par Dampier en renfort (!) fut à cet égard une erreur majeure de la part d'Avery Johnson, puisque Paul a systématiquement lu ces prises à deux et les a cassées par des passes lobées, ou des dribbles transperceurs entre les deux défenseurs -, et à une inspiration en attaque tout juste correcte pour des hommes de la trempe de Nowitzki, Kidd, Stackhouse, et Terry, cela donne la raclée à laquelle j'ai confortablement assisté sur mon fauteuil il y a quelques heures (127 à 103, les 4 quarts-temps remportés par les Hornets, y compris le garbage time).

Esthétiquement, Chris Paul est une grâce, un don et une élégance à la fois. Centre de gravité très bas (1m83, 79 kg et des appuis parfaits), un premier pas aussi dévastateur que ceux de Devin Harris (seul capable, peut-être, de limiter Paul?), de Tony Parker, une science aboutie du dribble, croisé, dans le dos, en protection, en pénétration, en font une sorte de lutin frénétique d'où émanent, 13 ou 14 fois par matches, des passes gagnantes (autant dire que, sur un match, si l'on compte avec les échecs des coéquipiers, Paul distribue de 20 à 25 caviars potentiels).

Que, donc, on se le dise: les prochaines années seront celles de LeBron James (ce que l'on savait déjà depuis ses magistraux play-offs de l'an dernier, et notamment la finale de conférence où, à lui seul, le King avait terrassé les Pistons) et de Chris Paul, nouveau maestro au pays des stars. 


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